2023-11

2023-11-20 L’élection de Milei, peut-être bientôt suivie par celle de Trump, est une catastrophe pour l’Argentine

L’élection de Milei, peut-être bientôt suivie par celle de Trump, est une catastrophe pour l’Argentine, le continent latino américain et le monde entier.

J’ai séjourné à Buenos Aires en juillet-août et j’ai senti qu’il avait le vent en poupe et allait gagner.

De très nombreux étudiants ont voté Milei.

L’un d’en d’entre eux est un de mes étudiants à Londres, l’an passé: il est très éduqué, sympa, issu d’un milieu économiquement favorisé et gay.

Ce dernier point est important quand on sait que Milei est l’incarnation d’un courant masculiniste, très anti-LGBTQ.

Je reproduis, ci-dessous un thread que j’ai posté sur X. Le dernier point a été rajouté pour le RAAR. Philippe M.

Javier #Milei est un homme politique sans expérience politique. Il a été élu député en 2021. C’est tout. C’est un libertarien d’extrême droite et un populiste dont l’ambition est de chasser la « caste » du pouvoir.

1/ Milei incarne un dégagisme anti-status quo allié à un ultra-laissez faire économique anti-keynésien.

Son slogan « Qu’il s’en aille tous! » fut celui il y a 15 ans des régimes socialistes latino-américains (dont s’inspira Melenchon dans sa phase populiste).

Il a aussi confisqué le thème de la liberté qu’il oppose au « socialisme liberticide ».

3/ Le style dingue, extravagant, incohérent et incompétent de Milei, qui rappelle celui de Trump, ne s’est pas avéré un handicap.

Il a été largement battu par le péroniste Sergio Massa lors du dernier débat télévisé. Cela n’a eu aucun impact sur les électeurs.

4/ Milei n’a pu gagner que grâce au soutien du mainstream de droite qui a appelé à voter pour lui.

Mauricio Macri, président entre 2015 et 2019, et Patricia Bullrich, ex-ministre et candidate.

En Argentine, comme en Italie, l’extrême droite arrive au pouvoir grâce au soutien actif de la droite mainstream.

5/ Le rejet de Massa, ministre de l’économie sortante et du péronisme est patent partout dans le pays.

Le péronisme n’est que très légèrement en tête dans son bastion historique de Buenos Aires. Milei est très haut dans les centres économiquement dynamiques du pays: Córdoba, Mendoza, Santa Fe.

6/ Le péronisme est en en miettes. Mais la gauche argentine l’est tout autant. Tous deux ont mené une campagne « réactive » reposant sur le sentiment de « peur » de l’élection d’un homme de droite.

7/ La gauche argentine n’a su proposer aucun récit mobilisateur et rassembleur pour contrer le récit dégagiste et de « liberté » contre les « élites progressistes » et le « socialisme liberticide ».

8/ Milei est un farouche défenseur d’Israel ou plutôt du gouvernement de Netanyahu. Il voit dans Israël une présence « suprémaciste blanche » au Moyen-Orient.

Je ne sais pas s’il est antisémite, mais Viktor Orban en Hongrie montre qu’on peut être à la fois « inconditionnellement » pro-Israël sur le plan géopolitique et antisémite sur le plan national. 9/